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TogglePour la plupart d’entre nous, il est difficile, sinon angoissant et même impossible de parler en public. Je suis d’un naturel timide, et lorsque j’ai du commencer à donner des conférences en public jusqu’à plusieurs centaines de personnes, puis plus de mille, en français, puis en anglais puis en espagnol, langue que je maitrisais à peine, il a bien fallu…
Alors…Comment faire. Je l’ai fait et je vais vous partager quelques trucs…
Ces « trucs », je les ai découvert par moi-même ou dans des ouvrages ou par des échanges avec d’autres conférenciers. Je ne suis pas conférencier de métier et je n’ai pas été formé spécifiquement pour être conférencier. Je partage ici avec vous découvertes et apprentissages de 40 années d’expériences.
Mes conseils pour parler en public
1. Le contenu
Je ne vais pas détailler ce point ici car tout dépend la nature de l’intervention, exposé technique, vœux, exposé d’un concept… Il y a cependant quelques règles génériques.
a) Identifier son objectif
Pourquoi je fais cette conférence ? Ce n’est pas le contenu proprement dit, mais le sens de ma présence devant ce millier de personnes. Avoir conscience du sens de notre présence nous renforce et nous permet de surmonter nos peurs. Cela donne aussi du plaisir à notre intervention.
Il est différent d’arriver devant un amphi de 200 élèves en se disant « je vais leur enseigner les équations de Chasles » ou en se disant « je vais leur transmettre le goût des mathématiques ».
Ce plaisir que nous ressentons va transparaitre et va se communiquer à l’auditoire, créant ainsi les conditions d’un lien personnel entre nous et le public. Pour les coachs ou les PNListes qui lisent, cela pourrait correspondre au dernier niveau logique de Dilts, c’est un moyen de renforcer sa motivation.
b) Limiter son intervention
Limiter son intervention à quelques messages clés, trois maximum.
c) Dire qu’on va le dire, le dire et dire qu’on l’a dit
La troisième c’est comme chacun sait : dire qu’on va le dire, le dire et dire qu’on l’a dit. Cette règle peut être transgressée selon la nature de l’intervention mais c’est un moyen souvent utile pour se rassurer et faire passer un message.
On peut aussi utiliser la technique de raconter une histoire, mais là vous pouvez faire appel à un coach pour vous accompagner.
2. Les lieux
Ensuite les lieux ! Il ne faut jamais oublier que nous sommes des animaux, que nous avons peur de l’inconnu et que nous avons besoin de notre territoire ! Alors, avant le début de notre intervention, nous allons nous approprier les lieux. Faire le tour de la salle, toucher les sièges du fond, nous y assoir, essayer plusieurs endroits, se sentir chez nous. Juste être là, respirer tranquillement, regarder les lieux, se promener dans les rangées…
3. Les gens
Ensuite les gens… Ces monstres qui vont nous dévorer tout cru dans les minutes qui vont suivre… Mettez-vous en tête que vous allez accueillir des amis chez vous. Lorsque vous organisez un fête chez vous, vous êtes heureux de recevoir, vous avez préparé les lieux et vous attendez avec joie et impatience les premiers arrivants. Faites pareil, accueillez avec joie et impatience les premiers arrivants.
Vous êtes dans la salle, à côté de l’entrée et accueillez les premiers. Il y a toujours des personnes qui arrivent un peu avant le flot. Créez un contact avec elles, juste quelques mots simples, ou juste un bonjour et un sourire. Discutez un peu plus avec une ou deux, puis quand la salle est bien remplie, rejoignez votre emplacement, pupitre, estrade, scène, micro. Les personnes devant vous sont désormais des invités, chez vous, et vous y avez même des amis.
Lors de votre intervention, vous pourrez les utiliser, « tout à l’heure une personne m’a dit que … » et vous rebondissez sur cette idée.
4. Les "heu"
Et puis, les heu… Ces maudits « heu » ! Moins vous voudrez en dire et plus vous en direz. Alors comment faire ? J’ai entendu plusieurs techniques mais toutes font appel à la vigilance, et malheureusement, lorsque le stress est là, la vigilance n’y est plus… Alors, ne pensez plus aux heu. Il y a une façon très simple de ne pas dire de heu sans y penser. Réfléchissez, lorsque vous parlez à un ami, dites-vous des heu ? Fort peu.
Et remarquez à quels moments, lorsque vous réfléchissez, le regard en l’air, en bas, dans le vide… Mais jamais lorsque vous le regardez. Alors, pour éviter les heu, parlez à une personne à la fois.
Parlez à une, puis à une autre de l’autre côté de la salle, puis à une autre, devant, au fond, à droite, à gauche… Et si regarder une personne dans les yeux vous gêne, regardez son front, vous ne serez pas gêné et à quelques mètres de distance elle ne s’en rendra pas compte. Alors oui, vous en direz des heu, lorsque suite à une question vous réfléchirez, le regard en l’air, le yeux plissés et cela ne dérangera personne et ça n’arrivera pas souvent. Oubliez les heu, parlez à vos invités.
5. Le trou
Et le trou !!! Le fameux trou de mémoire, plus on le craint plus il arrive. Moins on le craint, moins il arrive, mais il arrive toujours… et alors ? Et alors rien, « oups, excusez moi j’ai un trou de mémoire », on cherche dans ces notes et « à oui… » ou alors « ça reviendra tout à l’heure » et vous continuez. Si l’auditoire n’est que quelques dizaines de personnes, il y aura souvent quelqu’un pour vous dire « vous étiez en train de parler de… ».
6. Le gouffre
Et le gouffre alors ? Vous êtes complétement perdu, vous ne savez plus quoi dire, vous voyez la catastrophe se profiler. Vous vous sentez chauffer, transpirer, votre cerveau vous abandonne. C’est physiologiquement vrai, votre cerveau vient de se mettre en mode panique, seul fonctionne le système 1, celui des automatismes, celui de l’intelligence, le système 2 (le cortex préfrontal) est bloqué. La solution passe par le corps, portez votre attention sur vos pieds.
Pas longtemps, quelques secondes, 20 maximum, c’est le temps qu’il faut à votre hippocampe pour oublier et passer à autre chose. Si ça persiste, prenez une gorgée d’eau (prévoyez un verre ou une bouteille sur le pupitre).
La solution n’est pas dans le cerveau, elle est dans le corps. Portez votre attention sur votre respiration, respirez profondément, pincez-vous… Toute attention portée sur le corps détournera le cerveau de sa préoccupation immédiate qui tourne en boucle et débloquera le cortex préfrontal. Pour notre cerveau, la préoccupation du bon état de notre corps est la priorité, lancez lui cet os et il oubliera tout le reste pendant quelques secondes, le temps de déstresser.
7. Les silences et le rythme
Les silences et le rythme ! On parle toujours trop vite et on ne fait jamais assez de silences. Ecouter prend du temps, comprendre encore plus ! Laissez à votre public le temps d’entendre et de comprendre. Les silences ne font que créer du suspens et de l’intérêt.
8. La posture
Ah oui, la posture. Vous avez sans doute lu qu’il ne faut pas croiser les bras, ne pas mettre les mains dans ses poches, ne pas se gratter le nez, etc, etc… Toutes ces injonctions ne font que créer un stress supplémentaire, oubliez les. Soyez simplement naturel. Lorsque vous parlez à vos invités, est-ce que vous vous dites « je ne dois pas croiser les bras et mettre mes mains dans les poches » ?
Seule recommandation, placez vous sur la droite face à l’auditoire (les gens vous voient à gauche), on lit de gauche à droite et il est plus aisé de regarder vers la gauche pour votre public, essayez, vous verrez.
Ces 8 "trucs" pour réussir sa prise de parole en public
Faisons donc un récapitulatif de « trucs » pour parler correctement en public :
- Le Contenu
- Les Lieux
- Les Gens
- Les « Heu »
- Le Trou
- Le Gouffre
- Les Silences et le Rythme
- La Posture
Si vous les connaissez tous, alors vous deviendrez un vrai pro de la prise de parole en public !